Derrière le flow hardcore de Jetcn et Aydii, sur le morceau ‘’Moina Amina’’, se cache une autre réalité : celle de montrer un autre visage des quartiers populaires que sont Asgaraly et Madjadjou, souvent catalogués de violents et misogynes.
Quoi de plus beau dans la musique que la transmission de génération en génération. Cette réalité retrouve ses couleurs en écoutant Aydii poser avec Jetcn. Ce dernier, connu pour ses textes frappants, son flow hardcore et sa longévité sur la scène rap aux Comores, Jetcn Balacier retrouve sa jeunesse au travers cette connexion avec la révélation Rap actuelle, Aydii Lamany. Le Duo, Asgaraly et Madjadjou, s’est retrouvé dans Le Coffre Vol.3, un nouveau projet collectif produit par Don-D, sur la piste 7 intitulée « Moina Amina » .Le clip inonde nos écrans depuis hier. « Zilawa ubish », une fusion parfaite de l’ancienne et nouvelle génération.
Pour la petite histoire derrière ‘’Moina Amina’’, l’auteur de « Sarumaya« , (1er album de Jetcn sorti le 31 Octobre 2016), nous fait savoir que l’idée d’aborder le thème de la femme n’est venue qu’après avoir écouté le sample de Djeloune, le beatmaker. « Avoir un sample de la Legende Zainaba ça nous a fait penser à parler de la femme comorienne. L’idée a été proposée par Aydii en premier et j’ai directement adhéré », révèle Jetcn, l’Asga Boy. Ce qui a donné ce morceau piquant et pointu en flow et punchlines.
Défendre la position de la femme et dénoncer les injustices
Si point fort il y a à travers ce titre, Nasser, de son vrai nom, nous confie qu’il s’agit de « l’échange et l’amour de faire un son défendant la position de la femme et dénonçant les injustices qu’elle subit. C’était génial de découvrir qu’on avait les mêmes valeurs et le même combat surtout du fait qu’on a l’étiquette de rappeur « hardcore » le morceau s’est fait en moins d’une heure ».
Le « Soldat légendaire d’Asgaraly » et l’étoile montante de Madjadjou, deux quartiers connus comme étant les ghettos les plus chauds de la capitale, se retrouvent et le tout se fait et pas dans le hasard. « Je devais être présent sur le Coffre Vol.1 et 2 mais malheureusement par manque de temps j’ai raté l’opportunité. Pour le 3ème Don-D a voulu que mon apparition soit remarquée et rien de mieux que de faire un feat intergénérationnel de la révélation du Rap et d’un KINGA : deux Wakayidi (rires). Il s’avère que Aydii est aussi un artiste que je manage donc la connexion s’est fait naturellement sans prise de tête », révèle ce membre du label Watwaniya Production.
Un feat pour arborer une autre réalité des deux quartiers
Pour les deux artistes, ce featuring par rapport au thème, réprouve la mauvaise image qui colle , parfois à tort aux deux quartiers populaires souvent catalogués de violents et misogynes. « On est la preuve que peu importe l’environnement il y’a une jeunesse consciente », lâche-t-il tout fier.
Pour la réalisation de la vidéo de Moina Amina, le travail a été confié à Naiken, un jeune de Madjadjou qui a réalisé Mkayidi 1 et 3 de Aydii, dans le seul but de « lui donner plus de visibilité et de forcer en prouvant encore le talent que nos quartiers détiennent. Et pour le choix du lieu c’était justement pour casser cette étiquette malveillante du quartier ». Le clip sorti hier traduit bien l’autre image de Madjadjou, lieu où ce dernier a été tourné et a été sorti sans annonce, à la façon de Don-D.
